Familles et fin de vie
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Observer comment la parole circule ou ne circule pas, comment les rôles de chacun se distribuent ou ne se distribuent pas, c’est cette dimension pluri-générationnelle de l’accompagnement de la fin de vie que la Fondation nationale de gérontologie a explorée en procédant à une analyse qualitative auprès de professionnels du domicile et d’institutions, de bénévoles, de personnes en fin de vie et de familles. Les familles les plus difficiles à accompagner, disent les aidants, restent celles qui refusent la mort à venir et multiplient les demandes de soins pour tenter de reculer l’échéance. Elles sont, remarquent-ils, soit « abandonnantes » soit trop présentes. Chez la personne mourante, le silence peut être « le signe d’une forme d’acceptation digne de sa condition humaine ». Mais parler de la mort avec la personne en fin de vie est, pour la quasi-totalité des enfants interviewés, « impossible et impensable », sauf en cas de convictions religieuses très fortes. Plus l’échéance approche, « plus les silences et les non dits se multiplient et plus la souffrance et l’insatisfaction augmentent ». Les auteurs proposent de « développer une culture de l’accompagnement et une sensibilisation au parcours de vie et à la mort, pour tous les âges et pour les professionnels ».
Neurologie Psychiatrie Gériatrie , G.Arfeux-Vaucher, M.Dorange, J.Gaussens, I.Besson, Les générations familiales confrontées à la fin de vie d’un proche , avril 2007