Maltraitance cachée : que faire ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les signalements de maltraitance sur des personnes âgées sont rares. Pourquoi ce silence ? D’abord parce que le terme lui-même reste flou : on confond souvent maltraitance et souffrance (personnelle ou structurelle). L’Organisation mondiale de la Santé définit la maltraitance comme « un acte isolé ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, qui se produit dans toute relation de confiance et cause un préjudice ou une détresse chez la personne âgée ». Parmi les causes du silence des victimes : la banalisation (« c’est comme ça et pas autrement »), la dénégation de la plainte (« vous vous plaignez de quoi au juste ? »), le déni des faits, la peur de représailles, la difficulté de faire un signalement. Le silence des soignants peut être dû à la solidarité dans l’équipe, la perte du sens de la mission, la peur de la lourdeur administrative, la peur des représailles du soignant maltraitant. « La maltraitance est un phénomène caché, honteux, tabou ». Il convient donc avant tout de sensibiliser à la fois les aidants naturels et les structures, en les informant sur les besoins et les aspirations des personnes devenues dépendantes. Les aidants souffrent, à leur tour, d’épuisement, de découragement, expliquant un possible dérapage vers une maltraitance. La formation paraît être un élément essentiel : elle exige compétence, affirmation d’une déontologie, prise de conscience et responsabilité.
Gérontologie , Hervé Beck, André Boiffin, 2ème trimestre 2007