Destin du couple dans la maladie d’Alzheimer

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 juin 2007

La méthode du questionnaire ou de l’interview apparaît peu opératoire lorsqu’il s’agit d’étudier le couple formé par le malade et son conjoint aidant. Seule l’observation sur le terrain permettrait de repérer les « dérapages de geste » ou les « gestes lapsus ». Quel que soit le modèle du couple, la progression de la maladie et de la dépendance le fait entrer en crise, sous le signe de la régression. L’espace potentiel du couple repose désormais sur des échanges appartenant au champ du contact, rythmés par la proximité et l’éloignement, la présence et l’absence. C’est un lieu de confusion où se défont les catégories de conjoint sain et de conjoint malade, d’aidant et d’aidé, mais aussi un lieu de création, de communication émotionnelle. 
A un stade avancé de la maladie, certains troubles du comportement du conjoint s’interprètent comme des défenses vis-à-vis de deux angoisses spécifiques du couple symbiotique : celle du forçage ou de l’intrusion par l’autre et celle, opposée, du vide de l’autre, qu’il résulte d’un épuisement ou d’une fuite. Mais ce couple de nursing est-il encore un couple ? Il est important que subsiste un espace original de découverte et de fantasmatisation.
NeurologiePsychiatrieGériatrie ,P.M.Charazac, juin 2007