Assurance collective dépendance, un risque mal calculé mai 2008

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 mai 2008

Pour Yves Mamou, du Monde , l’intérêt financier du produit Dépendance Entreprise d’AXA est discutable. Il doute que ce produit réponde aux besoins des Français, d’abord parce qu’il indemnise la seule dépendance totale, soit le risque le moins probable et le plus minoritaire de la perte d’autonomie : les statistiques de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) indiquent ainsi que sur le million d’allocataires actuel, 8 % seulement sont considérés comme gravement dépendants. De plus, les formes les plus graves de perte d’autonomie augmentent plus lentement ( 4 %) que les formes modérées ( 11 %). Les assureurs proposent donc une prime élevée pour indemniser le risque le moins probable : le handicap total qui pourrait frapper les derniers mois de la vie d’une personne atteinte d’Alzheimer, par exemple. Pour assurer une dépendance plus bénigne, il faut prévoir une hausse des primes de l’ordre de 50 %. Selon Yves Mamou, « il est à craindre que les mesures gouvernementales en faveur de la création d’un cinquième risque n’encouragent la profusion de ce type de produits qui n’ont d’intérêt au fond que pour les assureurs ».
Les Echos , 15 avril 2008. Le Monde , 17 avril 2008.