Identité

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 mai 2008

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer perdent-elles leur identité en perdant la mémoire ? s’interroge François Pétry, rédactrice en chef du bimestriel Cerveau et Psycho(Pour la Science ), qui publie un numéro spécial sur la maladie d’Alzheimer. Selon les sociologues Steven Sabat de l’Université de Georgetown (Etats-Unis) et le philosophe Rom Harré, de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), le soi privé qui résulte de la construction de la personnalité au cours de la vie de l’individu persisterait ; seul le soi public, fondé sur les relations avec les autres finirait par se dissiper. Or le soi privé est constitué de l’histoire de la personne, mais aussi, entre autres, de tous ces gestes, mimiques, sourires, expressions du visage ou langagières, préférences alimentaires ou culturelles (le plaisir d’écouter de la musique par exemple) qui sont propres à chacun. Certes la mémoire vacille, les capacités cognitives se dégradent, mais ces attributs du soi persistent, du moins tant que les stades avancés ne sont pas atteints. Le regard qu’on porte sur la maladie et qu’on projette sur les personnes doit changer : on comprend mieux ses causes, on sait la dépister plus tôt et une prise en charge précoce permet de préserver les capacités cognitives plus longtemps.
Cerveau et Psycho , mars-avril 2008.