Orientation spatiale : mécanismes biologiques

Pour Alain Perez des Echos , qui a consacré une série d’articles aux neurosciences, le cerveau préfère l’activité à l’inaction. Plusieurs études fondamentales ont exploré les mécanismes neuronaux mis en �uvre dans l’hippocampe, qui gère la fonction de mémorisation des données spatiales. L’équipe du Professeur Maguire de l’Institut de neurologie de l’University College de Londres a montré par imagerie fonctionnelle que les chauffeurs de taxi et de bus londoniens, qui doivent démontrer lors de leur examen de qualification professionnelle leur excellente connaissance du réseau routier de la ville, possèdent un hippocampe plus gros que la moyenne. Cette augmentation de volume est le résultat d’une pratique intensive et non une caractéristique préétablie. Cette plasticité du cerveau dans la neurogénèse offre des pistes pour le développement thérapeutique dans des maladies neurodégénératives qui entraîne une perte incapacitante des repères spatiaux. En Norvège, l’équipe d’Edward Moser, de l’Université de Trondheim, tente de comprendre comment fonctionne ce « GPS biologique » : « le cerveau construit une grille cartographique par triangulations successives au fur et à mesure des déplacements. Il fabrique ses propres cartes ». Au Massachusetts Institute of Technology de Cambridge (Etats-Unis), l’équipe de Susumu Tonegawa (prix Nobel de médecine 1987) cherche à décrire, chez la souris, les circuits neuronaux liés à la curiosité et à la peur lors de l’appropriation d’un nouveau lieu de vie
Les Echos , 13 mars 2008. Brain . Maguire EA et al. Navigation around London by a taxi driver with bilateral hippocampal lesions . Novembre 2006. Hippocampus . Maguire EA et al. London taxi drivers and bus drivers: a structural MRI and neuropsychological analysis . 2006. Annu Rev Neurosci . Moser EI et al. Place Cells, Grid Cells, and the Brain’s Spatial Representation System . 19 février 2008. Neuron . Brun VH et al. Impaired spatial representation in CA1 after lesion of direct input from entorhinal cortex . 24 janvier 2008.