Maladie d’Alzheimer et dénutrition : un problème majeur et méconnu juin 2008

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Date de rédaction :
01 juin 2008

30% à 40% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer affichent une perte de poids, qu’elles vivent en institution ou à domicile. Facteur de co-morbidité majeur de la maladie d’Alzheimer, la dénutrition demeure encore méconnue comme telle, selon Olivier de Ladoucette, psychiatre et gérontologue au Centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière-Broca à Paris. Le test recommandé par les consensus professionnels (MNA-mini-nutritional assessment) reste sous-utilisé. Les conséquences de la dénutrition sont graves : le système immunitaire est fragilisé donc davantage exposé au risque infectieux, lequel favorise l’hypercatabolisme qui, à son tour, prédispose à la perte de poids La dénutrition joue aussi sur la masse musculaire, aggravant le risque de chute. Elle met à mal le système digestif, gêne la cicatrisation et influe sur l’humeur et les fonctions cognitives. Après quatre-vingts ans, le risque de mortalité est multiplié par quatre. Un médecin, une diététicienne et un pharmacien du centre hospitalier de Chaumont-en-Vexin expliquent comment optimiser le dépistage de la dénutrition en établissement, malgré les deux obstacles principaux : le temps (un quart d’heure pour administrer le test MNA) et la coopération de la personne malade. 
La quatrième semaine nationale de dépistage de la dénutrition des seniors (campagne Nutri’Mission) se déroulera du 23 au 28 juin et sera centrée sur l’impact de la dénutrition dans la maladie d’Alzheimer, l’intérêt du dépistage et de la prise en charge.