Fonctions exécutives

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Date de rédaction :
01 août 2008

Les troubles de la mémoire ne résument pas à eux seuls la maladie d’Alzheimer. Les perturbations des fonctions exécutives incluent une large variété de troubles associés au déficit d’une fonction de contrôle (tâches nouvelles requérant la formulation d’un but, planification et choix des différentes séquences de comportement permettant de l’atteindre). Le service de gériatrie de Draveil a étudié la relation entre l’existence ou non d’un syndrome dysexécutif et l’autonomie chez quatre vingt-quinze personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer aux stades léger à modéré. L’atteinte des fonctions exécutives a été évaluée essentiellement au moyen de la batterie rapide d’évaluation frontale (BREF) et l’autonomie au moyen des échelles d’activités basiques et instrumentales de la vie quotidienne (ADL et IADL). Le syndrome dysexécutif est associé de façon significative à une plus grande altération des scores ADL et IADL, quel que soit le stade de la maladie. L’existence d’un syndrome dysexécutif dans le cadre d’une maladie d’Alzheimer est un facteur aggravant. Sa présence est associée à un risque conséquent de perte d’autonomie : le risque de dépendance pour les activités instrumentales de la vie quotidienne est trente fois plus élevé que chez les personnes malades sans syndrome dysexécutif. Le syndrome dysexécutif est également associé à la sévérité de la maladie, à l’apathie, au délai entre le début des troubles et le diagnostic. Pour les auteurs, une meilleure identification des facteurs associés à une dégradation fonctionnelle pourrait permettre une identification précoce des personnes qui auront besoin d’assistance et un aménagement de l’environnement destiné à compenser les fonctions déficitaires.
Neurologie Psychiatrie Gériatrie. Fryer-Morand M et al. Le syndrome dysexécutif dans la maladie d’Alzheimer : à propos de 95 cas. Juin 2008.