La protéine tau serait-elle infectieuse ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 juin 2009

La protéine tau hyperphosphorylée est le constituant des inclusions filamenteuses intracellulaires que l’on observe dans plusieurs maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. Comment se propage la protéine tau dans le cerveau ? Les premières inclusions apparaissent dans le cortex entorhinal, d’où elles semblent s’étendre vers l’hippocampe et le néocortex. Le déficit cognitif devient manifeste lorsque les inclusions atteignent l’hippocampe, avec d’abondantes inclusions néocorticales de tau et des dépôts bêta-amyloïdes extracellulaires, signes pathologiques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. L’abondance des inclusions de tau en l’absence de dépôts amyloïdes s’observe dans la maladie de Pick, la paralysie supranucléaire progressive, la dégénérescence cortico-basale et d’autres maladies. Les mutations de tau sont à l’origine de formes familiales de démence fronto-temporale, établissant que la dysfonction de la protéine tau est suffisante pour conduire à la neurodégénérescence et à la démence. Des souris transgéniques exprimant le gène humain muté de la protéine tau dans les cellules nerveuses présentent une neurodégénérescence et des filaments abondants constitués de protéine tau hyperphosphorylée, alors que des souris exprimant le gène humain non muté ne présentent pas de neurodégénérescence. Le service de neuropathologie de l’Université de Bâle (Suisse) a utilisé ce modèle animal pour tester si la pathologie induite par la protéine tau était transmissible : ils observent que l’injection d’un extrait de cerveau de souris malades induit une dégénérescence chez des souris porteuses du gène humain non muté, et que la pathologie s’étend du site d’injection aux zones voisines du cerveau.

www.guardian.co.uk, 7 juin 2009. Nature Cell Biology. Clavaquera F et al. Transmission and spreading of tauopathy in transgenic mouse brain. 7 juin 2009.