Plan Alzheimer wallon
Échos d'ailleurs
Le gouvernement wallon a adopté, fin décembre 2010, un plan dédié aux maladies d’Alzheimer et aux maladies apparentées, doté d’un budget de 250 000 euros. Trois axes sont fixés : mieux connaître et prendre en compte ces pathologies ; améliorer la qualité de vie des personnes malades et de leurs aidants ; collecter des données et favoriser une dynamique régionale. Début 2011, des projets pilotes ont été lancés en matière d’approche non médicamenteuse. Un centre Alzheimer sera créé pour former, informer et apporter une expertise. Un colloque serait aussi organisé. Plus de trente-cinq mille personnes sont concernées. Ce plan fait suite à plusieurs initiatives : les études de la Fondation Roi Baudouin, le projet Qualidem, le Plan national démence, défini en 2008 par le Comité consultatif des maladies chroniques. Un groupe de travail a formulé à l’Inami (assurance maladie) un ensemble de propositions pour améliorer l’accompagnement des personnes atteintes de démence en maison de repos, et dont plusieurs seront concrétisées. En Flandre, le ministre Vandeurzen a lancé le plan Naar een dementievriendelijk Vlaanderen »(pour une Flandre amie de la démence).
Jean-Marc Rombeaux, économiste et conseiller en maison de repos, est dubitatif. Dans La Libre Belgique, il écrit, dans un article intitulé Un plan dans l’oubli : « Modifier l’image de la maladie ? Bien vu. Mais il n’y a toutefois pas de moyen clairement assigné en 2011 à cet objectif primordial. Même si des associations le font déjà, c’est judicieux et existe de longue date en Flandre. Un ixième colloque sur la maladie d’Alzheimer ? Ça ne mange pas de pain. Un plan qui tombe à pic ? En fait, il a été préparé avec un panel limité d’experts. Quelle adhésion suscitera-t-il auprès des acteurs qui n’ont pas été consultés ? 0.25 million d’euros pour 35 000 individus ? En moyenne, c’est 0.60 euro par mois par personne. C’est symbolique. Même si le ciel budgétaire est plombé, les personnes atteintes et leurs proches auraient mérité un soutien plus décidé. Des projets sur les approches non médicamenteuses ? La Fondation Roi Baudouin appuie déjà trente initiatives de ce type en Belgique francophone et nombre sont connues. Le hic ? Il manque d’études rigoureuses pour apprécier leur efficacité ».
La Libre Belgique, 7 mars 2011.