Approches ethniques et culturelles du diagnostic : Etats-Unis (2)

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
25 mars 2011

La prévalence de la maladie d’Alzheimer apparaît plus élevée dans les minorités afro-américaine et latino-américaine, ce qui fait débat. Cela est-il le résultat de disparités génétiques ou de difficultés d’accès au diagnostic et aux soins ? Pour les neurologues de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie, le processus de la maladie démentielle doit être considéré comme un produit de facteurs à la fois biologiques et culturels. Des différences génétiques et les maladies cardiovasculaires pourraient expliquer les disparités observées pour l’incidence et la prévalence de la maladie d’Alzheimer. « Les facteurs culturels concernent les différences de perception concernant le vieillissement normal et pathologique, le manque d’accès aux soins médicaux et la confiance que les minorités ethniques ont dans l’institution médicale. Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer peut être également compliqué par des biais raciaux inhérents aux tests cognitifs largement utilisés en pratique clinique », estiment les chercheurs. Il est possible de réduire ces biais en prenant en compte le niveau d’illettrisme et en adaptant les analyses psychométriques. Ils suggèrent aussi que les outils émergents de diagnostic utilisant les biomarqueurs pourraient être utiles pour mieux comprendre comment la maladie d’Alzheimer affecte réellement ces populations. Pour les chercheurs, il est important de réduire le fossé de communication entre la communauté de recherche médicale et les communautés ethniques et culturelles, en allant à leur rencontre (outreach programmes).

Une étude multicentrique menée par Robert Friedland, professeur de neurologie à l’Université de Louisville (Kentucky), a évalué l’impact d’un programme national d’éducation à la démence ciblé sur la connaissance, les attitudes et les comportements associés aux facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer, proposé à la communauté afro-américaine dans six villes (National African-american Alzheimer’s Disease Health Literacy Program). L’étude portait sur 231 participants. Après l’intervention, les chercheurs observent une amélioration faible, mais significative, de la connaissance des facteurs de risque et de l’intention de changer de comportement, sauf s’il s’agit de prendre des médicaments.

Chin AL et al. Diversity and Disparity in Dementia : The Impact of Ethnoracial Differences in Alzheimer Disease. Alzheimer Dis Assoc Disord, 10 mars 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21399486. Friedland R et al. Evaluation a dementia awareness program in the African-American community. Communication OC006. 26th International Conference of Alzheimer’s Disease International. Toronto (Canada). 26-29 mars 2011. www.adi2011.org/Docs/Uploaded/Oral%20Abstracts.pdf.