Fondation Médéric Alzheimer : prix de thèse 2011 (2)

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
30 novembre 2011

Les résultats montrent que les personnes ne se tournent pas directement vers des solutions d’assistance compensatoires, qui « feraient les choses à leur place », mais vers des solutions alternatives (de repli), qui leur permettent d’agir autrement compte tenu de leurs capacités restantes. Les capacités des personnes vieillissantes apparaissent mieux préservées que ne le disent les méthodes d’évaluation de fonctions prises séparément. Par exemple, si les sujets ne sont pas capables de téléphoner (d’après les tests), rien n’est dit sur ce qui pose réellement problème (la taille des touches, le fait de mémoriser des numéros de téléphone, le fait de saisir le combiné, etc.). Chaque personne a sa manière d’appréhender le monde et de pallier ses difficultés en développant des stratégies alternatives et pas seulement compensatoires. Chaque personne a des potentialités et des ressources internes qui valent la peine d’aller les chercher. L’évaluation par des fonctions ne correspond pas aux capacités réelles des personnes et peut conduire à de mauvaises solutions d’assistance ou à des solutions qui ne ciblent pas réellement les besoins des personnes. Quelles perspectives de recherche ? Pour Farah Arab, il faut approfondir la réflexion sur des solutions d’assistance, alternatives ou complémentaires (ludiques, voire pédagogiques, etc.), lorsque la limite d’usage des solutions existantes est atteinte. Certains auteurs montrent en effet que la sollicitation de la mémoire des gestes et des procédures (mémoire procédurale) diminue la phase d’apprentissage et simplifie l’interaction. Or, chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, c’est cette mémoire qui est le plus longtemps préservée. Peut-on alors proposer des solutions d’assistance dont l’usage repose principalement sur la mémoire des gestes appris ?

Enfin, l’assistance doit pouvoir être accessible. L’enjeu pour les environnements intelligents est de pouvoir assister les personnes au cours de leurs activités quotidiennes quels que soient leurs lieux de vie. Cette recherche ouvre donc des pistes de recherche afin d’assurer la continuité des services d’assistance entre le domicile et l’environnement extérieur.

Arab F. Quelles ressources pour le sujet vieillissant  ? Les ontologies, une perspective pour la conception et l’évaluation des aides capacitantes. Thèse de doctorat. Ergonomie : Paris 8, 2010 ; informatique : Université de Sherbrooke, 2010 (Rabardel P et Pigot H, dir.). www.sudoc.fr/155691112. www.fondation-mederic-alzheimer.org, 5 décembre 2011. www.telecom-sudparis.eu/p_fr_ecole_talents_recompenses_8297.html, décembre 2011.