Prévention des chutes

Prévention

Date de rédaction :
30 novembre 2011

En maison de retraite, entre 30% et 70% des résidents chutent au moins une fois dans l’année, et un résident chuteur sur trois se blesse. L’origine des chutes est multifactorielle. Les facteurs de risque intrinsèques sont individuels : ils concernent notamment les troubles de l’équilibre et de la marche, la faiblesse des extrémités inférieures, l’usage de médicaments psychotropes, les troubles cognitifs et la démence, la santé physique (notamment les maladies cardiovasculaires, un antécédent d’accident vasculaire cérébral, l’incontinence urinaire, la déficience visuelle). Les facteurs extrinsèques favorisant les chutes sont liés à l’environnement : seuils, escaliers, éclairage inadapté…). Le risque de chute augmente de façon linéaire avec le nombre de facteurs de risque.  Dans une thèse de doctorat de kinésithérapie à l’Université Erasmus de Rotterdam, Carolyn Shanty Sterke étudie trois des principaux facteurs causaux impliqués dans près de sept cents chutes (2.9 chutes par résident et par an) : la démence, les troubles de l’équilibre et de la marche et l’usage de médicaments psychotropes (antipsychotiques, anxiolytiques, hypnotiques et sédatifs, antidépresseurs). L’instrument d’évaluation de la mobilité POMA (Performance Oriented Mobility Assessment) peut être utilisé pour prédire le risque de chute mais doit être adapté, 41% des résidents ne comprenant pas une ou plusieurs des questions. Les paramètres de marche prédictifs d’un risque de chute à court terme peuvent être évalués en cinq minutes à l’aide d’un tapis roulant électronique. Le risque de chute est significativement accru par la prise de médicaments psychotropes : +53% avec les antipsychotiques, +60% avec les anxiolytiques, +50% avec les hypnotiques et sédatifs ; le risque de chute est multiplié par 2.3 chez les résidents prenant des anti-dépresseurs. Le risque accru existe même à faible dose (25% de la dose journalière définie). Un effet dépendant de la dose est observé pour l’une des classes les plus couramment utilisées d’antidépresseurs, les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (citalopram, fluoxétine, escitalopram, paroxétine, sertraline…).

Sterke CS. A study of balance, gait and psychotropic drug use in relation to fall risk in nursing home residents with dementia. Thèse de doctorat (Stricker C, Petrovic M et van Gelde T, dir.). Université Erasmus (Rotterdam, Pays-Bas). 25 novembre 2011. http://repub.eur.nl/res/pub/30591/111125_Sterke%2C%20Carolyn%20Shanty-2_bewerkt_3.pdf (texte intégral).