3 Français sur 4 ont peur de la maladie d’Alzheimer mais seul 1 sur 10 connaît les moyens de la prévenir
À l’occasion de la #JournéeMondialeAlzheimer du 21 septembre, la Fondation dévoile les résultats de l’enquête menée avec l’IFOP « Opinions et perceptions des Français à l’égard de la prévention de la maladie d’Alzheimer. »
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- Plaidoyer
Publié le 20 septembre 2021
La maladie d’Alzheimer est de mieux en mieux connue par les Français, qui en ont aussi de plus en plus peur. En revanche, c’est un « grand flou » lorsque l’on évoque la question de la prévention. Les Français méconnaissent les moyens de la prévenir et semblent peu enclins à s’investir.
- 97 % en ont entendu parler
- Trois quarts des Français ont peur d’y être confrontés
- Moins d’1 Français sur 10 affirme connaître les moyens de la prévenir
- Seulement 35 % des Français se disent prêts à pratiquer une activité physique régulière pour la prévenir
Cette attitude paradoxale est l’un des enseignements majeurs de l’enquête IFOP « Opinions et perceptions des Français à l’égard de la prévention de la maladie d’Alzheimer » menée auprès des Français.
Alzheimer : une maladie désormais ancrée dans l’imaginaire collectif national
La maladie d’Alzheimer est bien connue des Français et elle est citée très spontanément, ce qui en fait la maladie neurodégénérative la mieux identifiée (devant la maladie de Parkinson). Cette notoriété est en forte progression par rapport au niveau mesuré en 1992. Les principaux symptômes de la maladie sont eux aussi bien identifiés, notamment les troubles de la mémoire. Une vigilance est à pointer sur le risque d’épisodes dépressifs.
Frédéric Dabi, directeur général Opinion du groupe Ifop, témoigne : « En l’espace d’une trentaine d’années, la maladie d’Alzheimer s’est fortement ancrée dans l’imaginaire collectif national. Elle est désormais connue par la quasi-totalité des Français et elle fait de plus en plus peur. Mais paradoxalement, les stratégies de prévention sont très largement méconnues du grand public ».
Une maladie dont on a de plus en plus peur
La maladie d’Alzheimer est bien mieux identifiée qu’elle ne l’était dans les années 1990. Mais, elle fait de plus en plus peur. En 2001 le cancer était la pathologie faisant le plus peur suivi par le SIDA, la maladie d’Alzheimer et l’infarctus du myocarde. En 2021, les Français citent le cancer au même niveau mais sont significativement plus nombreux à évoquer la maladie d’Alzheimer. Ils sont à l’inverse nettement moins effrayés par le SIDA.
Dans le même temps, le constat d’une maladie incurable s’est renforcé avec désormais 90 % des Français qui estiment qu’il s’agit d’une maladie dont on ne peut pas guérir. Trois quart des Français ont peur d’être atteint un jour de la maladie (74 % dont 24 % « très peur »), une proportion qui a fortement progressé en vingt ans (42 % seulement en avaient peur en 2001).
Pourtant les stratégies de prévention restent méconnues
Si les Français connaissent de plus en plus la maladie d’Alzheimer, ils méconnaissent assez largement les stratégies de prévention. Ils sont moins d’un sur dix à les connaître. Invités à attribuer une note entre 0 et 10 pour qualifier le sentiment que différentes pathologies peuvent être prévenues en adoptant certains comportements, ils n’attribuent en moyenne qu’une note de 4,7/10 à la maladie d’Alzheimer (traduisant une faible croyance dans des stratégies préventives), bien inférieure à la note attribuée aux cancers (5,9/10), au diabète (6,8/10), aux maladies cardiovasculaires (6,8/10) et au Sida (7,4/10).
La pratique d’une activité physique régulière, le rôle du sommeil et de la vie sociale sont assez largement perçus comme étant des facteurs de prévention. Pourtant, il n’en va pas de même pour l’alimentation et notamment le suivi d’un régime méditerranéen. À noter aussi que le sommeil et l’activité physique ne sont encore que partiellement reconnus dans les stratégies préventives en général.
5 stratégies de prévention primaire à adopter pour diminuer le risque de troubles cognitifs :
Pratiquer une activité physique régulière, dormir au moins 7 heures par nuit, avoir une vie sociale riche, suivre un régime méditerranéen et limiter le tabac.
L’OMS définit la prévention primaire comme l’ensemble des actes visant à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population et donc à réduire les risques d’apparition de nouveaux cas.
Connaissez-vous ICOPE ?
Conçu par l’Organisation Mondiale de la Santé, ICOPE (Integrated Care for Older People) est un programme de santé publique de soins intégrés pour les personnes de 60 ans et plus. Il repose sur une évaluation et le suivi des fonctions de la capacité intrinsèque : la mobilité, la mémoire, la nutrition, l’état psychologique, la vision et l’audition. Il a pour objectif de permettre au plus grand nombre de veillir en santé. Le Pr Bruno Vellas, chef de service pôle gériatrie du CHU de Toulouse et fondateur du Gérontopôle (centre collaborateur OMS), nous en dit plus.
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