Ne m’oublie pas (Vergiss mein nicht), de David Sieveking

Société inclusive

Date de rédaction :
16 juillet 2013

« Septuagénaires paisibles vivant non loin de Hambourg, Gretel et Malte ont vécu les années soixante de manière très engagée –au point d’être fichés et surveillés par les autorités suisses, à l’époque où Malte enseignait à l’université. Couple indépendant, ils s’autorisaient par ailleurs ouvertement des aventures extra-conjugales tout en menant une vie de famille ordinaire et unie, forte de trois enfants ! Jusqu’au jour où, le soir du réveillon de Noël, Gretel sert en guise de repas une simple soupe et oublie les cadeaux… David, le benjamin, décide alors de faire un film pour faire durer les souvenirs le plus longtemps possible… », écrit Allociné. Le réalisateur allemand David Sieveking filme ses propres parents, et surtout sa mère atteinte de maladie d’Alzheimer au cours des dernières années de sa vie. D’après le cinéaste, c’est lorsque l’on oublie qui on est que l’on se révèle : « la maladie avait aussi libéré́ quelque chose en elle, elle montrait des sentiments qu’elle gardait pour elle auparavant. Elle était devenue décomplexée, et cela peut être vraiment douloureux mais j’ai trouvé́ que la clarté́ et la franchise avec laquelle elle montrait ses sentiments était très impressionnante. » Virgile Dumez, de www.avoir-alire.com, écrit : « si l’on peut éprouver au début un certain embarras face à un projet pour le moins ambigu, le cinéaste parvient à s’affranchir de tout voyeurisme déplacé par l’amour avec lequel il observe le déclin de sa génitrice. » « Il démontre ainsi que le malade n’est donc pas le seul à souffrir et que l’entourage finit par culpabiliser aussi face à une situation inexorable. » « Au final, Ne m’oublie pas est avant tout une magnifique déclaration d’amour à destination d’une mère qui vient de décéder récemment. Cette sincérité emporte donc tout sur son passage, l’auteur atteignant l’universel alors qu’il aborde un thème ô combien personnel. »

[Le titre allemand du film, Vergiss mein nicht (Ne m’oublie pas), est également le surnom du myosotis. Cette relation avec la fleur provient de la légende du chevalier Rodolphe et de la princesse Berthe. Alors qu’un soir ils se promenaient au bord du Rhin, le chevalier se pencha pour cueillir un bouquet de myosotis à sa dame, mais entrainé par le poids de son armure, il tomba à l’eau. Avant de se noyer, il parvint à lui jeter le bouquet en criant “ne m’oublie pas”]. Le nom anglais du myosotis, forget-me-not, est de la même origine.