Gérontechnologies en France : la greffe ne prend pas

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
19 juin 2012

Le chemin semble long pour que les technologies de l’information et de la communication soient utiles et acceptées, selon le MADOPA (centre expert en technologies pour le maintien à domicile des personnes âgées), notamment en raison d’un décalage fondamental : « la plupart des appels d’offre sont conçus pour promouvoir le développement d’une technologie plutôt qu’à rechercher une solution à des besoins », explique l’ex-président Jacques Duchêne. Nombre d’études ne font l’objet d’aucune évaluation claire, qui permettrait aux techniciens de cerner précisément les usages et les besoins. Pour le sociologue Jacques Dubey, qui analyse le projet non abouti d’un robot de stimulation cognitive, « les objectifs des roboticiens sont irréalistes » : au lieu de favoriser la socialisation, d’améliorer l’autonomie, de divertir et d’assurer la sécurité des personnes âgées, les outils technologiques sont souvent perçues par ces dernières comme le reflet de leur propre déclin, de leur dépendance. « L’être humain est appréhendé selon ses faiblesses, ses déficiences. L’objet technologique est pensé dans un désert social, dans un monde sans humains ». Le dialogue interdisciplinaire, la co-conception avec les futurs utilisateurs sont la condition sine qua non pour intégrer durablement la robotique dans l’environnement des personnes âgées.

Ehpa.fr/newsletter, 21 juin 2012.