Interventions auprès des aidants : quels effets ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
01 septembre 2012

« Bonnes nouvelles : les interventions auprès des aidants réduisent les symptômes psycho-comportementaux des personnes malades et la souffrance psychologique des familles », écrit Laura Gitlin, du Centre de soins innovants pour le vieillissement de l’Université Johns Hopkins de Baltimore, dans l’éditorial du numéro de septembre de l’American Journal of Psychiatry, qui publie une méta-analyse de vingt-trois études d’intervention auprès des aidants, réaliée par Henry Brodaty et Caroline Arasaratnam, du Centre de recherche collaborative sur la démence à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Sidney, Australie). Parmi mille sept cents articles, les auteurs ont sélectionné vingt-trois études de haute qualité méthodologique. Seize de ces études satisfont aux critères des essais cliniques contrôlés et randomisés. Elles concernent un effectif total de trois mille trois cents aidants de personnes atteintes de démence vivant à domicile. Ces interventions réduisent significativement les symptômes comportementaux et les réactions négatives des aidants. Si l’ampleur de cette réduction est faible à modérée (34% pour les symptômes comportementaux et 15% pour les réactions négatives des aidants), elle peut être favorablement comparée avec les résultats des essais cliniques de médicaments. La signification clinique est évidente : même de simples changements de comportement peuvent aider les familles à maintenir plus longtemps un proche à domicile. Ces améliorations peuvent être obtenues sans effets indésirables ni de risques connus. Les caractéristiques des interventions les plus efficaces sont l’individualisation prenant en compte des comportements, des besoins et des contextes spécifiques, durant neuf à douze séances, avec une évaluation des besoins permettant d’identifier les interventions les plus pertinentes ». « Si ces interventions étaient des traitements médicamenteux, ils devraient être en voie d’enregistrement rapide » : « elles devraient être au centre de la prise en charge clinique des troubles psycho-comportementaux des personnes atteintes de démence ». Le défi principal reste la mise en œuvre de ces interventions une grande échelle et leur financement. Au plan de la recherche, beaucoup de travail reste à faire en termes d’optimisation des effets cliniques, de la pertinence de l’intervention, de la mise en œuvre, de l’évaluation économique.

Brodaty H et Arasaratnam C. Meta-analysis of nonpharmacological interventions for neuropsychiatric symptoms of dementia. Am J Psychiatry 2012; 169(9): 946-953. 1er Septembre 2012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22952073. Gitlin LN. Good News for Dementia Care: Caregiver Interventions Reduce Behavioral Symptoms in People With Dementia and Family Distress. Am J Psychiatry 2012; 169(9): 894-897. 1er Septembre 2012

http://ajp.psychiatryonline.org/data/Journals/AJP/24848/894.pdf (texte intégral).