L’accompagnement de nuit en unité spécifique

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
01 septembre 2012

« La nuit reste un objet de fantasme, un temps où l’imaginaire est en effervescence ». « La nuit en unité de vie, comme dans de nombreux autres contextes d’institutionnalisation, est souvent un moment très solitaire, voire angoissant, pour les personnes qui y résident et les professionnels qui y travaillent. C’est un temps vide, pendant lequel personne ne circule : ni professionnels, ni familles, ni résidents », écrivent Kevin Charras, responsable du pôle Interventions psychosociales, et Michèle Frémontier, directrice de la Fondation Médéric Alzheimer. Une problématique fréquemment rencontrée en unité spécifique est la présence limitée de personnel la nuit et par conséquent une discontinuité de l’activité exagérément marquée entre le jour et la nuit. Cette discontinuité, à laquelle s’ajoute le syndrome crépusculaire, contribue malheureusement à perturber et à désorienter les résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, ce qui se traduit généralement par des troubles cognitifs et comportementaux. Le programme Eval’zheimer de la Fondation Médéric Alzheimer a permis de dégager plusieurs lignes de conduite à tenir, à adapter en fonction des contraintes architecturales et organisationnelles de chaque établissement.  L’environnement architectural est un facteur important pour assurer une ambiance à la fois sécurisante et facilitant l’orientation des personnes malades accueillies au sein d’une unité de vie. L’accompagnement de nuit nécessite l’intervention quotidienne d’un membre du personnel présent toute ou partie de la nuit dans l’unité. Les problématiques principales de l’accompagnement de nuit concernent essentiellement les divertissements et les activités de veillée, le coucher, l’accompagnement des résidents se levant la nuit et l’accompagnement du lever. Pour assurer une participation active et intéressée, il est préférable que les activités de veillée correspondent aux préférences des résidents et du personnel (télévision, tisane, jeux, relaxation dans le salon). De manière à assurer les transmissions entre les équipes de jour et de nuit ainsi qu’une transition d’une équipe à l’autre de manière plus douce pour les résidents, l’arrivée des membres du personnel dédiés à la nuit et le départ de ceux de jour peuvent se chevaucher. Afin de respecter les rythmes des résidents, il est intéressant de les laisser se coucher à l’heure qu’ils souhaitent ou lorsqu’ils présentent des signes de fatigue évidents. Lorsqu’un résident se lève la nuit, l’équipe de nuit cherche d’abord à comprendre la cause du réveil afin de pouvoir répondre à ses besoins et éventuellement le rassurer avant de le raccompagner dans sa chambre. L’accompagnement des levers se fait au cas par cas. À titre d’exemple, les résidents peuvent être invités à aider les professionnels à la préparation du petit déjeuner, ces derniers étant attentifs à son bon déroulement.

Charras K et Frémontier M. L’accompagnement de nuit en unité spécifique. Soins gérontologie. Septembre–octobre 2012.