Interventions psychosociales auprès des aidants
Interventions non médicamenteuses
L’Association américaine de psychiatrie, qui s’apprête à publier la cinquième édition de son manuel de diagnostic (DSM-V), servant de référence internationale, et qui anime le site de formation continue Psychiatry Online a retenu, parmi les « publications les plus influentes » de 2012, la méta-analyse des interventions psychosociales auprès des aidants vivant à domicile, réalisée par Henry Brodaty et Caroline Arasaratnam, du Centre de recherche collaborative sur la démence à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Sidney, Australie). Parmi mille sept cents articles, ces auteurs ont sélectionné vingt-trois études de haute qualité méthodologique. Seize de ces études satisfont aux critères des essais cliniques contrôlés et randomisés. Elles concernent un effectif total de trois mille trois cents aidants de personnes atteintes de démence vivant à domicile. Ces interventions réduisent significativement les symptômes comportementaux et les réactions négatives des aidants. Si l’ampleur de cette réduction est faible à modérée (34% pour les symptômes comportementaux et 15% pour les réactions négatives des aidants), elle peut être favorablement comparée avec les résultats des essais cliniques de médicaments. La signification clinique est évidente : même de simples changements de comportement peuvent aider les familles à maintenir plus longtemps un proche à domicile. Ces améliorations peuvent être obtenues sans effets indésirables ni de risques connus. Les caractéristiques des interventions les plus efficaces sont l’individualisation prenant en compte des comportements, des besoins et des contextes spécifiques, durant neuf à douze séances, avec une évaluation des besoins permettant d’identifier les interventions les plus pertinentes ». « Si ces interventions étaient des traitements médicamenteux, elles devraient être en voie d’enregistrement rapide ». Ces interventions « devraient être au centre de la prise en charge clinique des troubles psycho-comportementaux des personnes atteintes de démence ». Les défis principaux restent la mise en œuvre de ces interventions à une grande échelle, et leur financement. Au plan de la recherche, beaucoup de travail reste à faire en termes d’optimisation des effets cliniques, de la pertinence de l’intervention, de la mise en œuvre, de l’évaluation économique.
Focus 2013; 11(1). Février 2013. www.dsm.psychiatryonline.org, 1er février 2013.Brodaty H et Arasaratnam C. Meta-analysis of nonpharmacological interventions for neuropsychiatric symptoms of dementia. Am J Psychiatry 2012; 169(9): 946-953. 1er Septembre 2012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22952073 (texte intégral).