Stimulation cognitive en EHPAD
Interventions non médicamenteuses
Jocelyne de Rotrou, du centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) de l’hôpital Broca de Paris, et Pierre Bert, directeur médical en EHPAD, expliquent comment organiser un programme de stimulation cognitive en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). La stimulation cognitive définit un ensemble de méthodes psycho-pédagogiques sous forme d’applications pratiques, regroupées en séances collectives ou individuelles, et correspondant aux situations pragmatiques de la vie quotidienne. La stimulation cognitive désigne « la sollicitation méthodique des fonctions cognitives, psychologiques et sociales. Il s’agit toujours d’une approche écologique, c’est-à-dire adaptée aux besoins réels de la vie quotidienne. Un groupe de travail de la Haute autorité de santé (HAS) a proposé une nouvelle conception de la stimulation cognitive comportant deux volets : l’un s’adressant aux personnes malades, l’autre à leurs aidants naturels ou professionnels. En EHPAD, la stimulation cognitive a pour objectif de renforcer les capacités des résidents. Les méthodes pertinentes de la stimulation sont fondées sur l’ »amorçage contextuel » et sur l’ « effet d’exposition ». Ces concepts de neuropsychologie cognitive ont été adaptés à la démence : « au cours des séances, le thérapeute crée, via des supports pédagogiques (images, dessins, scripts…), un contexte d’activités spécifiques (toilette-habillage, déplacement dans l’établissement…) qui joue un rôle d’amorçage, facilitateur de la réalisation des activités auxquelles le patient est exposé dans sa vie quotidienne. Cet effet d’amorçage-exposition cible une plus grande compliance du patient (meilleur suivi du traitement) vis-à-vis de la situation réelle et, de fait, peut contribuer à améliorer son confort et lui procurer du plaisir. Le contexte personnel du patient est recréé » à partir des éléments de sa vie, antérieurement à son lieu de résidence et au sein de celle-ci, ses expériences, ses acquis culturels et didactiques, sa vie familiale et sociale. De ce fait, il bénéficie d’une approche personnalisée à la fois individuelle et collective. » Les thérapeutes peuvent être des psychologues, des orthophonistes, des ergothérapeutes, des psychomotriciens ou des personnels soignants préalablement formés, selon les recommandations de la HAS.
De Rotrou J et Bert P. La stimulation cognitive en EHPAD : qu’en est-il aujourd’hui ? Journal du médecin coordonnateur Hors-série 2013 ; 29-30.