Dénutrition

Prévention

Date de rédaction :
23 novembre 2012

Une perte de poids de -5% en un mois ou -10% en six mois traduit une dénutrition, c’est-à-dire que la personne âgée mange moins qu’elle ne dépense d’énergie. Chez le sujet âgé, la dénutrition protéino-énergétique est un problème majeur de santé publique. Une enquête menée en 2009 par l’INSERM auprès de quatre mille cinq cents résidents de maisons de retraite montre que 45.6% d’entre eux sont dénutris, un peu plus d’un quart de façon sévère, rappelle le Dr Monique Ferry, gériatre et nutritionniste à l’INSERM-Paris XIII. La dénutrition peut induire chez les sujets âgés un risque accru d’infection nosocomiale et une perte d’autonomie fonctionnelle par perte musculaire, elle-même responsable de chutes. Les personnes les plus dénutries ont une dépendance pour l’alimentation dans 23.9% des cas, une dépendance pour la mobilité (18.1%), un score GIR1 (groupe iso-ressources 1, le niveau le plus élevé de dépendance)  dans 17.4% des cas, des troubles de la mastication (13%), un état grabataire et des troubles de la marche (11.6%), un syndrome démentiel (10.9%). La prévention de la dénutrition n’est pas cotée à sa juste valeur dans l’outil d’évaluation de la charge en soins Pathos, qui sous-estime de façon majeure le codage nutrition, souligne-t-elle. La prévention de la dénutrition est l’affaire de tous, de la société de restauration au directeur de l’établissement et des familles. Pour « désamorcer la courbe de la dénutrition », quatre repas par jour sont recommandés, dont deux de trente minutes, avec un jeûne nocturne ne devant pas dépasser dix heures. Le menu idéal pour la journée devra comporter un produit laitier à chaque repas, une à deux portions de protéines animales, particulièrement en cas de pathologie infectieuse ou d’escarre, cinq portions de fruits et/ou légumes, une portion de féculents, un litre à 1.5 litre d’eau par jour. La surveillance du poids est primordiale. Un décret du 30 janvier 2012 (en attente d’un arrêté interministériel) a fixé les principes que doivent respecter les services de restauration des établissements de santé pour assurer une qualité nutritionnelle suffisante des repas.

Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, décembre 2012. Blin P et al. Prévalence de la dénutrition protéino-énergétique en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Revue de Gériatrie 2011 ; 36(3) : 127-134. www.revuedegeriatrie.net/index.php. Décret n°2012-143 relatif à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre des services de restauration des établissements de santé, 30 janvier 2012. www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025241976 (texte intégral). Haute autorité de santé. Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée. 2007. www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/synthese_denutrition_personnes_agees.pdf(texte intégral).