Parlez-moi d’amour

Société inclusive

Date de rédaction :
23 octobre 2014

Dans le journal télévisé de 20 heures sur France 2, David Pujadasa présenté un reportage sur Colette et Daniel Roumanoff. Elle a été troublée par les mots « amour » et « bonheur » prononcés par le journaliste, qui « prenaient l’air d’une information vérifiée. » Pourtant, dit-elle, « je n’ai pas prononcé une seule fois le mot amour pendant le reportage, car c’est un mot que j’évite et dont je me méfie car je le trouve porteur de confusions et d’illusions. J’ai parlé d’attention, d’observation, de méthode, de boussole. J’ai aussi dit : présence, bienveillance, intelligence de la situation. J’ai évoqué l’intelligence du cœur. » Pour le metteur en scène, « l’amour qui rend heureux n’a rien à voir avec la passion amoureuse, il est d’une autre nature, le temps est son ami, il n’est jamais pressé et ne s’essouffle pas. Comme il ne s’essouffle pas, il ne s’épuise pas. Concrètement il n’y a rien de plus simple, juste une question : si je fais ceci ou cela, qu’est-ce que l’autre va ressentir ? Dans le cas d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer pour qui le ressenti est tout, qu’est-ce qu’il va devenir, quelle va être sa journée, quelle va être sa vie ? C’est donc une présence à ce qui est, à ce qui arrive, et qui souvent se cache derrière les apparences. Je vois et je comprends que quoi qu’il fasse, il ne fait pas exprès, il fait de son mieux. Si je suis dérangée, surprise, incommodée comme cela arrive de plus en plus souvent, c’est à moi de m’en arranger, c’est un problème pour moi et c’est à moi de trouver une nouvelle solution. L’autre dépend de moi, et moi je dépends de lui. Car la dépendance est à double-sens toujours. C’est dans ce parcours, confrontée à la pathologie, que j’ai trouvé l’amour qui rend heureux. Et David Pujadas a eu raison d’en parler comme il l’a fait. »

http://bienvivreavecalzheimer.com/parlez-moi-damour/#more-667, 25 octobre 2014. www.youtube.com/watch?v=r3tVIDHdByw (vidéoreportage : Colette et Daniel, l’amour plus fort qu’Alzheimer).