Politiques de l’autonomie des personnes âgées : le Japon (6)

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 février 2014

Une fois ce certificat obtenu, la personne bénéficiera des soins que son état nécessite en supportant un reste à charge de 10% du montant du coût total de ces soins sous réserve que ce coût total ne dépasse pas un plafond fixé par l’assurance sociale, et modulé selon le degré de dépendance. Si ce coût dépasse ce plafond, le patient ou sa famille doit prendre à sa charge la totalité de ce dépassement. Généralement, la société d’assistance, une société privée, fixera en accord avec la personne ou ses proches, « un programme de soins » conforme aux exigences de l’assurance sociale et s’inscrivant dans les plafonnements fixés par cette dernière ; toutefois, si elle estime que des soins supplémentaires sont nécessaires, ceux-ci seront supportés par le patient ou par sa famille.  Ainsi la société Mains douces, une des plus importantes sociétés de soins à domicile, a établi un programme-type de soins pour les personnes les moins autonomes (degré 5) : le coût mensuel de ce programme est de 358 300 yen (2 600 euros) ; sur ce coût, le patient devra payer environ 260 euros ; par contre, si son état nécessite des soins supplémentaires, il devra régler environ 27 euros par heure de soins supplémentaires.

Parmi les services assurés par ces sociétés, on peut signaler le « service de patrouille régulière » proposé par la société Japan Care Service, qui organise des visites à domicile par des infirmiers ou des aides-soignants trois à six fois par jour, y compris la nuit, auxquelles s’ajoutent des visites à la demande en cas d’urgence. Point important lors de l’établissement du « programme de soins » : ne pas faire à la place de la personne ce qu’elle est capable de faire par elle-même. Ainsi chez un homme de soixante-neuf ans, veuf, souffrant de la colonne vertébrale et qui bénéficie des prestations de la société Mitaka Nurses Helpers Center de Tokyo pour une dépendance de niveau 2, l’auxiliaire de vie fait le ménage et la lessive, mais c’est lui qui range le linge propre ; elle l’aide à établir ses menus mais c’est lui qui cuisine les aliments les plus simples à préparer. Malheureusement, certaines auxiliaires de vie ont tendance à exécuter toutes les demandes des personnes des personnes aidées, y compris celles que leur état physique et mental leur permettrait de réaliser elles-mêmes. Dans ce cas, plutôt que de contribuer au maintien de l’autonomie de la personne, le service à domicile accélère sa dégradation.

Yomiuri Shinbun, 2 juin, 4 juin et 29 septembre 2013. Texte original en japonais. Traduction française de Kyoko Ito-Siegel pour la Fondation Médéric Alzheimer.